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Le livre et la théière

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6 octobre 2015

Peter Handke

Lorsque l’enfant était enfant,
Il marchait les bras ballants,
Il voulait que le ruisseau soit rivière
Et la rivière, fleuve,
Que cette flaque soit la mer.

Lorsque l’enfant était enfant,
Il ne savait pas qu’il était enfant,
Tout pour lui avait une âme
Et toutes les âmes étaient une.

Lorsque l’enfant était enfant,
Il n’avait d’opinion sur rien,
Il n’avait pas d’habitude
Il s’asseyait souvent en tailleur,
Démarrait en courant,
Avait une mèche rebelle,
Et ne faisait pas de mimes quand on le photographiait.

Lorsque l’enfant était enfant, ce fut le temps des questions suivantes :
Pourquoi suis-je moi et pourquoi pas toi ?
Pourquoi suis-je ici et pourquoi … pas là ?
Quand commence le temps et où finit l’espace ?
La vie sous le soleil n’est pas qu’un rêve ?
Ce que je vois, entend et sens, n’est-ce pas…simplement l’apparence d’un monde devant le monde ?
Le mal existe t-il vraiment avec des gens qui sont vraiment les mauvais ?
Comment se fait-il que moi qui suis moi, avant de le devenir je ne l’étais pas, et qu’un jour moi… qui suis moi, je ne serais plus ce moi que je suis ?

Lorsque l’enfant était enfant,
Les pommes et le pain suffisaient à le nourrir,
Et il en est toujours ainsi.
Lorsque l’enfant était enfant,
Les baies tombaient dans sa main comme seule tombent des baies,
Les noix fraîches lui irritaient la langue,
Et c’est toujours ainsi.

Sur chaque montagne, il avait le désir d’une montagne encore plus haute,
Et dans chaque ville, le désir d’une ville plus grande encore,
Et il en est toujours ainsi.
Dans l’arbre, il tendait les bras vers les cerises , exalté
Comme aujourd’hui encore,
Etait intimidé par les inconnus et il l’est toujours,
Il attendait la première neige et il l’attend toujours.

Lorsque l’enfant était enfant il a lancé un bâton contre un arbre, comme une lance,
Et elle y vibre toujours.

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6 octobre 2015

Rimbaud

Le bateau ivre

Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guidé par les haleurs :
Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles,
Les ayant cloués nus aux poteaux de couleurs.

J'étais insoucieux de tous les équipages,
Porteur de blés flamands ou de cotons anglais.
Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages,
Les Fleuves m'ont laissé descendre où je voulais.

Dans les clapotements furieux des marées,
Moi, l'autre hiver, plus sourd que les cerveaux d'enfants,
Je courus ! Et les Péninsules démarrées
N'ont pas subi tohu-bohus plus triomphants.

La tempête a béni mes éveils maritimes.
Plus léger qu'un bouchon j'ai dansé sur les flots
Qu'on appelle rouleurs éternels de victimes,
Dix nuits, sans regretter l'oeil niais des falots !

Plus douce qu'aux enfants la chair des pommes sûres,
L'eau verte pénétra ma coque de sapin
Et des taches de vins bleus et des vomissures
Me lava, dispersant gouvernail et grappin.

Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème
De la Mer, infusé d'astres, et lactescent,
Dévorant les azurs verts ; où, flottaison blême
Et ravie, un noyé pensif parfois descend ;

Où, teignant tout à coup les bleuités, délires
Et rhythmes lents sous les rutilements du jour,
Plus fortes que l'alcool, plus vastes que nos lyres,
Fermentent les rousseurs amères de l'amour !

Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes
Et les ressacs et les courants : je sais le soir,
L'Aube exaltée ainsi qu'un peuple de colombes,
Et j'ai vu quelquefois ce que l'homme a cru voir !

J'ai vu le soleil bas, taché d'horreurs mystiques,
Illuminant de longs figements violets,
Pareils à des acteurs de drames très antiques
Les flots roulant au loin leurs frissons de volets !

J'ai rêvé la nuit verte aux neiges éblouies,
Baiser montant aux yeux des mers avec lenteurs,
La circulation des sèves inouïes,
Et l'éveil jaune et bleu des phosphores chanteurs !

J'ai suivi, des mois pleins, pareille aux vacheries
Hystériques, la houle à l'assaut des récifs,
Sans songer que les pieds lumineux des Maries
Pussent forcer le mufle aux Océans poussifs !

J'ai heurté, savez-vous, d'incroyables Florides
Mêlant aux fleurs des yeux de panthères à peaux
D'hommes ! Des arcs-en-ciel tendus comme des brides
Sous l'horizon des mers, à de glauques troupeaux !

J'ai vu fermenter les marais énormes, nasses
Où pourrit dans les joncs tout un Léviathan !
Des écroulements d'eaux au milieu des bonaces,
Et les lointains vers les gouffres cataractant !

Glaciers, soleils d'argent, flots nacreux, cieux de braises !
Échouages hideux au fond des golfes bruns
Où les serpents géants dévorés des punaises
Choient, des arbres tordus, avec de noirs parfums !

J'aurais voulu montrer aux enfants ces dorades
Du flot bleu, ces poissons d'or, ces poissons chantants.
- Des écumes de fleurs ont bercé mes dérades
Et d'ineffables vents m'ont ailé par instants.

Parfois, martyr lassé des pôles et des zones,
La mer dont le sanglot faisait mon roulis doux
Montait vers moi ses fleurs d'ombre aux ventouses jaunes
Et je restais, ainsi qu'une femme à genoux...

Presque île, ballottant sur mes bords les querelles
Et les fientes d'oiseaux clabaudeurs aux yeux blonds.
Et je voguais, lorsqu'à travers mes liens frêles
Des noyés descendaient dormir, à reculons !

Or moi, bateau perdu sous les cheveux des anses,
Jeté par l'ouragan dans l'éther sans oiseau,
Moi dont les Monitors et les voiliers des Hanses
N'auraient pas repêché la carcasse ivre d'eau ;

Libre, fumant, monté de brumes violettes,
Moi qui trouais le ciel rougeoyant comme un mur
Qui porte, confiture exquise aux bons poètes,
Des lichens de soleil et des morves d'azur ;

Qui courais, taché de lunules électriques,
Planche folle, escorté des hippocampes noirs,
Quand les juillets faisaient crouler à coups de triques
Les cieux ultramarins aux ardents entonnoirs ;

Moi qui tremblais, sentant geindre à cinquante lieues
Le rut des Béhémots et les Maelstroms épais,
Fileur éternel des immobilités bleues,
Je regrette l'Europe aux anciens parapets !

J'ai vu des archipels sidéraux ! et des îles
Dont les cieux délirants sont ouverts au vogueur :
- Est-ce en ces nuits sans fonds que tu dors et t'exiles,
Million d'oiseaux d'or, ô future Vigueur ?

Mais, vrai, j'ai trop pleuré ! Les Aubes sont navrantes.
Toute lune est atroce et tout soleil amer :
L'âcre amour m'a gonflé de torpeurs enivrantes.
Ô que ma quille éclate ! Ô que j'aille à la mer !

Si je désire une eau d'Europe, c'est la flache
Noire et froide où vers le crépuscule embaumé
Un enfant accroupi plein de tristesse, lâche
Un bateau frêle comme un papillon de mai.

Je ne puis plus, baigné de vos langueurs, ô lames,
Enlever leur sillage aux porteurs de cotons,
Ni traverser l'orgueil des drapeaux et des flammes,
Ni nager sous les yeux horribles des pontons.

Bateau ivre

8 septembre 2015

Oud

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8 septembre 2015

Kazantzakis

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7 septembre 2015

Khalil Gibran

"En vérité  la  soif  du  confort tue  l’ardeur  de  l’âme, et suit  alors ses funérailles en ricanant ! mais vous enfants de  l’espace, à la quiétude inquiète, vous ne serez ni pris au  piège, ni domptés, vous ne replierez pas vos  ailes  pour passer par la porte, ni ne  courberez  vos  têtes pour  éviter qu’elles cognent le  plafond, ni ne craindrez de  respirer, par  peur  que  les  murs ne  se  fissurent et  ne s’écroulent."

Le Prophète

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7 septembre 2015

Damien Saez

J'aurais aimé t'aimer
Comme on aime le soleil
Te dire que le monde est beau
Que c'est beau d'aimer
J'aurais aimer t'écrire
Le plus beau des poèmes
Et construire un empire
Juste pour ton sourire
Devenir le soleil
Pour sécher tes sanglots
Et faire battre le ciel
Pour un futur plus beau
Mais c'est plus fort que moi
Tu vois je n'y peux rien
Ce monde n'est pas pour moi
Ce monde n'est pas le mien

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7 septembre 2015

Prévert

Cet amour
Si violent
Si fragile
Si tendre
Si désespéré
Cet amour
Beau comme le jour
Et mauvais comme le temps
Quand le temps est mauvais
Cet amour si vrai
Cet amour si beau
Si heureux
Si joyeux
Et si dérisoire
Tremblant de peur comme un enfant dans le noir
Et si sûr de lui
Comme un homme tranquille au milieu de la nuit
Cet amour qui faisait peur aux autres
Qui les faisait parler
Qui les faisait blêmir
Cet amour guetté
Parce que nous le guettions
Traqué blessé piétiné achevé nié oublié
Parce que nous l’avons traqué blessé piétiné achevé nié oublié
Cet amour tout entier
Si vivant encore
Et tout ensoleillé
C’est le tien
C’est le mien
Celui qui a été
Cette chose toujours nouvelle
Et qui n’a pas changé
Aussi vrai qu’une plante
Aussi tremblante qu’un oiseau
Aussi chaude aussi vivant que l’été
Nous pouvons tous les deux
Aller et revenir
Nous pouvons oublier
Et puis nous rendormir
Nous réveiller souffrir vieillir
Nous endormir encore
Rêver à la mort,
Nous éveiller sourire et rire
Et rajeunir
Notre amour reste là
Têtu comme une bourrique
Vivant comme le désir
Cruel comme la mémoire
Bête comme les regrets
Tendre comme le souvenir
Froid comme le marbre
Beau comme le jour
Fragile comme un enfant
Il nous regarde en souriant
Et il nous parle sans rien dire
Et moi je l’écoute en tremblant
Et je crie
Je crie pour toi
Je crie pour moi
Je te supplie
Pour toi pour moi et pour tous ceux qui s’aiment
Et qui se sont aimés
Oui je lui crie
Pour toi pour moi et pour tous les autres
Que je ne connais pas
Reste là
Lá où tu es
Lá où tu étais autrefois
Reste là
Ne bouge pas
Ne t’en va pas
Nous qui nous sommes aimés
Nous t’avons oublié
Toi ne nous oublie pas
Nous n’avions que toi sur la terre
Ne nous laisse pas devenir froids
Beaucoup plus loin toujours
Et n’importe où
Donne-nous signe de vie
Beaucoup plus tard au coin d’un bois
Dans la forêt de la mémoire
Surgis soudain
Tends-nous la main
Et sauve-nous.

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13 mai 2015

Loizeau

Il était un homme libre qui disait
De tenir debout dans le vent
Comme elle est belle la lune quand elle s'élève
Rejoindre la rumeur du printemps

Mon poème n'a pas de mot
Il va au rythme du flot
Du sang qui coule sous ta peau

Je prendrai deux bouts de bois entre mes doigts
Je les porterai en flambeaux
Je réchaufferai la terre et cueillerai
Le chagrin d'hiver des oiseaux

Mon poème n'a pas de mot
Il va au rythme du flot
Du sang qui coule sous ta peau

Vole le chagrin des oiseaux
Vers la ville de Homs et ses lambeaux
Vole le chagrin des oiseaux,
Quand l'hiver enneige nos plateaux

Comme elle est raide la côte
Comme elle est haute
La cime de l'arbre dans le ciel blanc

Si ta douleur est profonde quand la nuit tombe
Moi je m'allongerai dedans
Je coucherai sous la terre à l'abri de la lumière
Tes larmes qui rejoindront la mer

Il était un homme libre qui disait
De tenir debout dans le sang
D'attraper la foi sauvage des sorciers
La rage pour tenir longtemps

Mon poème n'a pas de mot
Il a le son du tonnerre
Et de son éclat sur la pierre

Vole le chagrin des oiseaux
Vers la ville de Homs et ses lambeaux
Vole le chagrin des oiseaux
Quand l'hiver enneige nos plateaux

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13 mai 2015

Saint Exupéry

Ah! petit prince, j'ai compris, peu à peu, ainsi, ta petite vie mélancolique. Tu n'avais eu longtemps pour distraction que la douceur des couchers de soleil. J'ai appris ce détail nouveau, le quatrième jour au matin, quand tu m'as dit:

- J'aime bien les couchers de soleil. Allons voir un coucher de soleil...

- Mais il faut attendre...

- Attendre quoi?

- Attendre que le soleil se couche.

Tu as eu l'air très surpris d'abord, et puis tu as ri de toi-même. Et tu m'as dit:

- Je me crois toujours chez moi!

En effet. Quand il est midi aux États-Unis, le soleil, tout le monde le sait, se couche sur la France. Il suffirait de pouvoir aller en France en une minute pour assister au coucher de soleil. Malheureusement la France est bien trop éloignée. Mais, sur ta si petite planète, il te suffisait de tirer ta chaise de quelques pas. Et tu regardais le crépuscule chaque fois que tu le désirais...

- Un jour, j'ai vu le soleil se coucher quarante-trois fois!

Et un peu plus tard tu ajoutais:

- Tu sais... quand on est tellement triste on aime les couchers de soleil...

- Le jour des quarante-trois fois tu étais donc tellement triste ? Mais le petit prince ne répondit pas.

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24 avril 2015

Apollinaire et Malraux

ISPAHAN

Pour tes roses
J'aurais fait
Un voyage plus long encore

Ton soleil n'est pas celui
Qui luit
Partout ailleurs
Et tes musiques qui s'accordent avec l'aube
Sont désormais pour moi
La mesure de l'art
D'après leur souvenir
Je jugerai
Mes vers les arts
Plastiques et toi-même
Visage adoré

Ispahan aux musiques du matin
Réveille l'odeur des roses de ses jardins

J'ai parfumé mon âme
A la rose
Pour ma vie entière

Ispahan grise et aux faïences bleues
Comme si l'on t'avait
Faite avec
Des morceaux de ciel et de terre
En laissant au milieu
Un grand trou de lumière
Cette
Place carrée Meïdan
Schah trop
Grande pour le trop petit nombre
De petits ânes trottinant
Et qui savent si joliment
Braire en regardant
La barbe rougie au henné
Du Soleil qui ressemble
A ces jeunes marchands barbus
Abrités sous leur ombrelle blanche

Je suis ici le frère des peupliers

Reconnaissez beaux peupliers aux fils d'Europe
Ô mes frères tremblants qui priez en Asie

Un passant arqué comme une corne d'antilope
Phonographe
Patarafes
La petite échoppe

Apollinaire

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« Qui peut se targuer d’avoir vu la plus belle ville du monde sans avoir vu Ispahan ? » Malraux

24 avril 2015

Only Lovers Left Alive

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1 avril 2015

Claudine Le Tourneur d'Ison

SAVANNAH

"Savannah. Nom magique et mystérieux, chargé d'une poésie pleine de langueur. Salomon a raison, tout paraît beau et paisible à Savannah. La ville est d'une beauté hypnotique. Et d'une originalité comme nulle autre au monde."

"Tout le génie d'Oglethorpe est d'avoir fait de la nature un élément essentiel du centre urbain. La luxuriante végétation de la Géorgie s'épanouit en harmonie avec l'habitat. Les places publiques se transforment en squares considérés avec le temps comme les joyaux de Savannah."

BOUKHARA

"Sous une lune indécise jouant avec les nuages un cache-cache sournois, Boukhara la lointaine, la secrète, la pieuse n'est que rues désertes à l'ombre de monuments en retrait dans une solitude glacée."

"Aux confins du désert de Karakoum et de la steppe de l'Asie centrale, Boukhara l'interdite, la recluse, la mystérieuse, ville sainte du soufisme, a toujours excité l'imaginaire."

CALCUTTA

"Calcutta est belle et séduisante, captivante et mystérieuse, violente et galeuse. Assourdissante aussi."

"Tableaux où la mort s'affirme avec force. Mais où la vie prend le dessus. "En Inde, le sublime se mêle aux atrocités, au dégout, aux superstitions, écrit Mircea Eliade. C'est pourquoi elle fascine et ne pardonne pas." "

"Calcutta fut la brillante capitale de l'Empire des Indes jusqu'en 1911. Qu'on lui tourne alors le dos ne l'a pas empêchée de rester la capitale culturelle de l'Inde, la ville des arts avec pas moins de cinq prix Nobel, celle du sang et des révoltes, du sordide et de l'enfer, celle aussi de l'exaltation et du lyrisme."

VALPARAISO

"Valparaiso, un chant, une histoire de fou et de passion. Valparaiso vient de la mer... ou d'un vent magique. Valparaiso "toccata et fugue". Ville perpendiculaire aux portes de la nostalgie. Cité des vents et des statues voyageuses."

"A la terrasse de l'hôtel Ultramar où je prends mon petit déjeuner, j'entends le cri de Rimbaud "Elle est retrouvée. - Quoi? - L’Éternité. C'est la mer allée avec le soleil." "

ALEXANDRIE

"Un jour pourtant, j'ai découvert sous les tombeaux des morts alexandrins des cultures multiples amalgamées en un mille-feuille invisible. Alexandrie, dont il ne reste rien. Le passé englouti, détruit, vilipendé, d'où cette extraordinaire sensation de marcher en permanence sur quatre mille palais et quatre cents théâtres."

"Alexandrie, cet "éclair resplendissant le long des millénaires" disait Ungaretti, reste un monde perdu, l'apparence de ce qui fut..."

CARTHAGE

"En contrebas de la basilique, les ruines de l'ancienne Carthage, pendant longtemps la ville la plus riche du monde, régnant jusqu'au III° siècle avant J.-C. sur la Méditerranée occidentale. Je foule d'un pied timide ce sol dense et si imbibé de sang que j'en entends presque la respiration des pierres meurtries."

"Des merveilles de Carthage ne reste qu'une atmosphère au magnétisme errant."

"Carthage est plus qu'un souvenir."

Villes éternelles

 

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(Boukhara)

28 janvier 2015

Saint John Perse

CHANSON

Mon cheval arrêté sous l'arbre plein de tourterelles, je siffle un sifflement si pur, qu'il n'est promesses à leurs rives que tiennent tous ces fleuves. (Feuilles vivantes au matin sont à l'image de la gloire)...

Et ce n'est point qu'un homme ne soit triste, mais se levant avant le jour et se tenant avec prudence dans le commerce d'un vieil arbre, appuyé du menton à la dernière étoile, il voit au fond du ciel de grandes choses pures qui tournent au plaisir.

Mon cheval arrêté sous l'arbre qui roucoule, je siffle un sifflement plus pur... Et paix à ceux qui vont mourir, qui n'ont point vu ce jour. Mais de mon frère le poète, on a eu des nouvelles. Il a écrit encore une chose très douce. Et quelques-uns en eurent connaissance.

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11 août 2014

Kazantzakis

Creuse! Que vois-tu?
Des hommes et des oiseaux, des eaux et des pierres!
Creuse encore! Que vois-tu?
Des idées et des songes, des éclairs et des fantômes.
Creuse encore! Que vois-tu?
Je ne vois rien! Une nuit muette, épaisse, comme la Mort. Ce serait la Mort.
Creuse encore!
Ah! Je ne peux pas percer la muraille obscure! J'entends des voix, et des pleurs, j'entends des ailes sur l'autre rive.
Ne pleure pas! Ne pleure pas! Ce n'est pas l'autre rive. Les voix, les pleurs et les ailes sont ton coeur.

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Je suis une fiction éphémère, sans force, faite de boue et de rêves. Mais, en moi, je sens tourbilloner toutes les forces de l'univers.
Je veux un instant, avant qu'elles ne m'écrasent, ouvrir les yeux et les voir. Je ne donne pas d'autre but à ma vie.

11 août 2014

Tove Jansson, A dangerous journey

Tove Jansson_2

You're old, Cat, and you're lazy...
Too peaceful, too serene
Not me! I'm wild and crazy
And I'm sick of all this green:
A field, a tree, a petal...
Quite beautiful, it's true
But I'm far too young to settle
For nothing much to do

11 août 2014

Valhalla Rising de Nicolas Winding Refn

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11 août 2014

Neil Young

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26 mai 2014

Dead Man, Jarmusch

"Chaque nuit, chaque matin, certains naissent pour le chagrin. Chaque matin, chaque nuit, certains naissent pour le délice exquis. Certains naissent pour le délice exquis, certains pour la nuit infinie."

Auguries of Innocence, William Blake

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25 avril 2014

McCord

"Recevez le don, et soyez reconnaissants. Célébrez toute chose qui est le donateur. Soyez prêts à recevoir le don: la plupart du temps on ne le remarque jamais. Le shaman lapon, le noaid, a un tambour, comme doit en avoir tout vrai shaman. Comme Shiva en a un. Le tambour est le monde dans le temps, et celui qui le tient peut marcher partout le long de l'arc-en-ciel. Die zaubertrommel. Nous qui marchons nous savons que la terre est un tambour. La folie du troll consiste à marcher au-dedans de nos corps en des lieux bénis. C'est la folie d'un savoir qui est un accord bien que nous ne puissions prononcer qu'un seul mot à la fois."

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(une photo personnelle, puisque la fille de gauche c'est moi, un soir au milieu de l'Islande)

14 avril 2014

Wong Kar Wai

J'ai entendu dire qu'il y avait une espèce d'oiseau sans pattes qui ne peut que voler, et toujours voler, et dormir dans le vent quand il est fatigué. L'oiseau n'atterrit qu'une seule fois dans sa vie... c'est quand il meurt.

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J'avais l'habitude de penser qu'il y avait une espèce d'oiseau qui, une fois né, continuerait à voler jusqu'à la mort. Le fait est que l'oiseau n'est allé nulle part. Il était mort depuis le début.

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- Hé, as-tu entendu parler d'une espèce d'oiseau...
- L'espèce sans pattes, c'est ça? Ce genre d'absurdité peut seulement duper les filles!


Nos années sauvages

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