Guimaraes Rosa
" "Alors, mon vrai nom, c’est Diadorim… Garde ce secret pour toi. Quand on sera seuls, tu devras m’appeler Diadorim, je te le demande Riobaldo." C’était si étrange que je suis longtemps resté à répéter ce nom pour m’y habituer. Il m’a donné la main. Cette main m’a transmis une certitude. Et ses yeux. Ses yeux qu’il fixait sur moi, éloquents, preque tristes à force d’être grands. Son âme se peignait sur son visage. J’ai deviné ce que nous désirions tous deux, que je dise maintenant: "Diadorim, Diadorim!" avec une grande affection. Il a souri gravement. Et je l’aimais, je l’aimais, l’aimais… Alors j’ai ardemment désiré qu’il ait besoin de ma protection toute sa vie, moi, combattant pour lui, le défendant. Ses yeux surtout me troublaient, d’autant plus qu’ils ne m’affaiblissaient pas. Diadorim…"
Diadorim